Manifestation lycéenne : Baptême du feu
{En voie de disparition - Paris - 8 avril 2008©}
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J'étais pourtant prévenu, ça allait être chaud ! Il faut toujours marcher à reculons pour surveiller l'arrivée de projectiles...
J'étais pourtant vigilant et à bonne distance derrière le cordon de gendarmes mobiles mais pour mon baptême du feu, j'en ai pris "une bonne", en bout de course, le projectile m'a fait un douloureux hématome au dessus du genou. J'en suis quitte pour rester quelques jours tranquilles à traiter les photos de ces derniers jours.
{No man's land - Paris - 8 avril 2008©}
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Entre la manifestation officielle et les forces de l'ordre, venaient régulièrement se placer des groupes de jeunes qui réduisaient petit à petit la distance provoquant ainsi la réaction des gendarmes et policiers en civils qui chargeaient usant de gaz lacrymogènes pour extraire quelques jeunes et remettre de l'ordre.
{Face à face - Paris - 8 avril 2008©}
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Les mises en danger chez les adolescents prennent des formes très différentes. Chez certains, elles seront maîtrisées, encadrées comme dans les activités sportives par exemple, chez d'autres ce sera les excès avec l'alcool ou les drogues. Pour ceux-là, c'est la confrontation avec les forces de l'ordre qui leur procurera la décharge d'adrénaline recherchée.
Mais en matière de recherche de sensation et d'adrénaline, les forces de l'ordre et les reporters n'ont rien à leur envier. C'est l'un de ces derniers qui m'a ouvert à cette réflexion en me disant que bien souvent "quand on a goûté à ces émotions fortes, on cherche à y revenir"...
{Neutralisation - Paris - 8 avril 2008©}
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Cette dernière photo est de celles que les forces de l'ordre n'aiment pas vraiment qu'on prenne...
Et c'est vrai qu'elle est violente et que l'on pourrait penser que la force est bien inégale et disproportionnée par rapport à la jeunesse de ceux qui en font les frais.
Pour ma part, j'ai pu constater toute la mesure avec laquelle ces policiers agissent. Après avoir vu une douzaine d'extractions de jeunes de la manifestation, j'ai remarqué que la violence semble proportionnelle à l'âge, la stature et bien sûr la résistance du jeune qu'on neutralise. Ainsi, si on en voit ici plaqués au sol, ce n'est pas systématique.
Alors bien sûr, on n'aime jamais voir des individus traités de la sorte mais peut-on les laisser lancer des projectiles à l'aveuglette sans réagir au risque d'une escalade de la violence de leur part ?
Je n'ai pas aimé ce que j'ai vu et vécu aujourd'hui (trop de tension négative). Je sais aussi que le métier de reporter dans ces conditions ne me conviendrait pas. Je n'ai pas besoin de cette adrénaline là. Je suis de ceux qui ont toujours préféré le sport pour vivre des sensations fortes...
Mais je continuerai à chercher à comprendre les hommes qui ont choisi des métiers à risques, fidèle ainsi à l'un de mes maîtres qui me répétait souvent : "il y a plus à comprendre qu'à juger".
J'étais avec Henri que je remercie pour ses conseils avisés et Julien.